Si pendant les règles, la douleur l’empêche d’aller au collège, au lycée, et résiste à un simple antalgique, elle peut être le signe d’une endométriose.
Certains ont souvent pensé à tort que l’endométriose ne concernait que les femmes adultes. Pourtant quand on les interroge sur leurs symptômes et les antécédents en termes de douleurs, les femmes relatent des épisodes de règles très douloureuses durant l’adolescence.
Quand s’inquiéter ?
- Si la douleur résiste à la prise d’un antalgique basique (de type paracétamol) ou à un antispasmodique (de type Spasfon)
- Si elle revient à chaque cycle et qu'elle augmente
- Si elle conduit à l’absentéisme scolaire
Que faire ?
- Ne pas s’affoler : plus l’endométriose est diagnostiquée tôt, mieux on pourra préserver la qualité de vie et la fertilité. Certaines formes d'endométriose sont "superficielles" et se stabilisent voire régressent dans 1/3 des cas.
- En parler à un médecin qui pourra confirmer ou infirmer le diagnostic (pour être orientée vers un médecin connaissant l’endométriose, contactez vos représentantes régionales). Quelle que soit la forme d'endométriose, les médecines douces sont un véritable soutien au suivi médical : kinésithérapie viscérale, ostéopathie, relaxation, acupuncture, activité physique adaptée, alimentation...).
- Garder en tête que NON, la douleur qui empêche d’agir dans le quotidien n’est pas normale et que NON, l’endométriose n’est pas « une maladie à la mode ». Elle est bien réelle.
Quels sont les principaux facteurs de risques ?
- Avoir ses premières règles avant 12 ans : plus il y aura de cycles et plus l’endométriose, si elle existe, pourrait se développer.
- Avoir un membre de sa famille proche atteint d’endométriose : une jeune fille dont la mère a de l’endométriose a 5 fois plus de risques de développer, elle-aussi, une endométriose.
LE DIAGNOSTIC DE L'ENDOMÉTRIOSE À L'ADOLESCENCE
Il repose surtout sur l’interrogatoire
Il va surtout s’attacher à vérifier l’intensité des douleurs et son impact sur la qualité de vie. L’interrogatoire du médecin doit vérifier si la douleur a un caractère cyclique, si elle répond aux traitements antalgiques basiques ou nécessite le recours aux anti inflammatoire, si elle génère un absentéisme scolaire.
L’examen clinique n’est pas obligatoire
L’examen clinique n’est pas obligatoire car il est souvent « pauvre », ne révèle rien et n’est de toute façon pas possible si la jeune fille n’a pas encore eu de rapports sexuels.
L’imagerie n’est pas obligatoire non plus
A cet âge, les lésions d’endométriose peuvent être trop petites pour être visibles. Si une échographie (ou une IRM) doit être faite, il faut qu’elle soit réalisée par un radiologue connaissant l’endométriose.
LE TRAITEMENT DE L'ENDOMÉTRIOSE POUR LES ADOLESCENTES
En cas de suspicion ou d’endométriose avérée, le médecin proposera un traitement à visée antalgique et un traitement hormonal (souvent une pilule oestroprogestative en continu) afin d’obtenir une aménorrhée (absence de règles, à ne pas confondre avec la ménopause artificielle).
La mise en aménorrhée vise à soulager la douleur en évitant le développement de l’endométriose. Parfois il faut essayer plusieurs traitements car il ne doit pas y avoir d’effets secondaires (ou le moins possible).
Certaines formes d’endométriose restent « superficielles » et se stabilisent, voire régressent et ne nécessitent pas de traitement. D’autres formes évoluent et sont invalidantes au quotidien.
A retenir :
- Les jeunes filles qui souffrent au moment des règles n’ont pas toutes de l’endométriose !
- Ce qui alerte : le caractère cyclique de la douleur, sa résistance à un antalgique basique (type paracétamol) ou un antispasmodique (type Spasfon), le fait qu’elle entraine un absentéisme scolaire.
- La pilule en continu est le traitement de base de l’endométriose quand les symptômes sont gênants au quotidien. Les thérapies douces (ostéopathie, yoga, relaxation et acupuncture, mais aussi kinésithérapie spécifique, sophrologie ou hypnose, alimentation anti-inflammatoire) sont préconisées afin d'aider à améliorer la qualité de vie.
- Échographie, IRM, chirurgie (si elle est nécessaire et le plus tard possible) doivent être réalisés par des médecins qui connaissent l’endométriose.
Pour être orientée et en savoir plus : https://www.endofrance.org/nous-contacter/nos-representantes-region/
Source : https://www.endofrance.org/