Il n'est pas facile pour le parent d'aborder avec lui une question aussi sensible que celle de la consommation de drogue.
Parler de drogue et d’addictions à son ADO, pas simple, comment aborder le sujet et ce qu’il ne faut pas faire encore moins simple.
D'une part, les parents connaissent souvent mal les problématiques rattachées à la drogue, en plus d'être inquiets à l'idée que leur jeune pourrait avoir des problèmes graves. D’autre part, les adolescents, en quête d'émancipation, ne sont pas toujours aussi réceptifs aux conseils de leurs parents que ceux-ci le souhaiteraient.
Les parents font la différence. Vous êtes le modèle le plus important pour votre ADO et sa meilleure défense contre la consommation de drogues.
En abordant ouvertement le sujet des drogues avec votre adolescent, vous pouvez renforcer votre relation avec lui. Lorsque vous aurez bâti une relation solide, la communication sera plus facile.
Lorsque les parents et les adolescents sont en désaccord, il peut arriver qu'ils s'éloignent. Bien que cela puisse être difficile, il est très important que vous gardiez les voies de communication ouvertes.
Le point de vue de votre adolescent est très important
- La plupart des adolescents ont une bonne relation avec leurs parents. Toutefois, beaucoup d'adolescents estiment que leurs parents ne sont pas toujours là lorsqu'ils ont besoin d'eux.
- Au fur et à mesure que les adolescents grandissent, ils ont besoin de pouvoir dire ce qu'ils pensent. Cela peut occasionner des conflits et, durant cette période, il peut vous arriver de croire que votre adolescent ne vous écoute pas, même si en réalité, il vous écoute.
- Souvenez-vous que lorsque votre adolescent vous répond et qu'il défend sa position, cela ne signifie pas qu'il vous rejette. En fait, il se pourrait qu'il s'agisse plutôt du contraire. En affirmant son indépendance, votre adolescent construit une relation plus solide et bénéfique avec vous.
- De nombreux adolescents ne veulent pas parler uniquement des drogues ; ils auraient aussi envie d'aborder des sujets comme l'âge adulte et la puberté, les problèmes scolaires et leurs amis.
Les principaux facteurs pouvant aider votre adolescent à faire les bons choix
- Un lien fort avec sa famille
- Une participation bénéfique dans la collectivité
- Des liens solides avec l'école
- Les croyances religieuses et spirituelles
- Les aptitudes sociales
- La présence de bons amis
Les principaux facteurs pouvant augmenter les risques que votre enfant fasse l'essai de drogues
- Une faible estime de soi
- L'utilisation de drogues par des amis
- La pression exercée par des camarades
- Les conflits familiaux
- De faibles résultats scolaires
- Un manque de liens avec l'école
Aidez votre adolescent à résister à la consommation de drogues par les moyens suivants
- Stimulez chez lui la confiance en soi et son intelligence
- Créez un sentiment d'espoir et d'optimisme
- Veillez à ce qu'il grandisse dans un environnement sécuritaire et participe à des activités parascolaires
- Assurez-vous qu'il dispose du soutien communautaire dont il a besoin
Lorsque l'on aborde le sujet des drogues avec son adolescent, voici ce qu'il faut garder à l'esprit
- Réfléchissez d'abord. Agissez ensuite. Essayez de demeurer clair et de bien cerner vos idées, et ne laissez pas vos émotions prendre le dessus. Gardez l'esprit ouvert.
- Gardez un œil sur le comportement de votre adolescent. Demandez-lui chaque jour ce qu'il fait et n'ayez pas peur de lui imposer des limites, notamment pour l'heure à laquelle il doit rentrer à la maison.
- Encouragez votre adolescent à établir avec vous les limites, mais ne craignez pas d'adopter une position ferme lorsque cela est nécessaire.
- Ne craignez pas d'appliquer les limites que vous avez établies. Faites savoir à votre adolescent que vous imposez des limites parce que vous vous souciez de lui et ne voulez que ce qu'il y a de mieux pour lui.
- Trouvez des moyens pour vous assurer que votre adolescent croit ce que vous dites et qu'il a confiance en vous.
- Parlez souvent avec votre adolescent. De nombreuses « mini-conversations » sur les drogues valent mieux que de longs exposés ennuyeux.
- Lorsque vous parlez à votre adolescent, pensez à son point de vue et écoutez respectueusement ce qu'il a à vous dire.
- Faites en sorte que la conversation demeure positive et dynamique au lieu de simplement attendre une occasion de critiquer les mauvais comportements de votre adolescent.
- Tirez parti des moments propices à la discussion parent enfant pour aborder le sujet de l'usage des drogues avec votre adolescent, par exemple dans la voiture ou pendant un repas, au moment où vous discutez d'une situation à l'école ou d'un événement d'actualité rapporté au bulletin d'information.
- Prenez le repas du soir ensemble le plus souvent possible. Un souper en famille est une bonne occasion de renforcer la communication avec votre adolescent.
- Aidez votre adolescent à acquérir de saines aptitudes de raisonnement et encouragez les conversations et l'échange ouvert des idées et des émotions.
- Privilégiez les messages concernant l'incidence des drogues sur les performances sportives, la santé et l'apparence. De tels messages sont plus susceptibles de se révéler efficaces, car les adolescents de ce groupe d'âge sont plus sensibles à la pression des camarades, au doute et à l'insécurité. Les adolescents aiment avoir le sentiment qu'ils appartiennent à un groupe, qu'ils ressemblent à leurs amis et qu'ils agissent comme eux.
- Ayez une véritable conversation avec votre adolescent. Écoutez-le et respectez son opinion. Donnez à votre adolescent une quantité raisonnable de renseignements pertinents, en évitant de devenir trop émotif ou de dramatiser la situation, de façon à ce qu'il sente qu'il a le pouvoir de faire des choix sains par rapport aux drogues.
Ne soyez pas alarmiste : une discussion sans jugement
Tout d'abord, qui dit consommation de drogue ne dit pas nécessairement consommation abusive. Nombreux sont les adolescents qui tenteront l'expérience une ou quelques fois, sans conséquence sur leur vie, leur comportement ou leurs études. Il s'agit d'un rite de passage tout ce qu'il y a de plus normal, comme le premier amour, la première relation sexuelle ou le premier contact avec l'alcool.
Par ailleurs, certains jeunes maintiendront pendant un certain temps une consommation récréative qui, malgré un caractère plus ou moins soutenu, n'affectera pas nécessairement les autres sphères de leur vie.
Il est essentiel de ne pas dramatiser ces expériences ; une réaction excessive risquerait de briser le lien de confiance qui existe entre vous et votre enfant. Or, pour que vous soyez en mesure de le comprendre et de l'aider au besoin, il est essentiel que vous mainteniez un dialogue sain avec lui.
Les ADOS se braquent moins aux messages de prévention des parents qui INVITENT au dialogue et sans porter de jugement. Cette approche préserve les relations familiales et la santé des ADOS.
Un rôle de prévention
Le rôle des parents est avant tout un rôle de prévention. Nous l'avons dit, vous ne pourrez probablement pas empêcher votre enfant de consommer de la drogue à un moment ou à un autre. Toutefois, vous pourrez peut-être l'aider à retarder quelque peu l'expérience.
Or, des études ont démontré que les adolescents qui essaient la drogue trop tôt sont plus à risque de développer un problème de consommation.
En établissant des règles claires, des limites, de la modération, en sachant dire non à votre enfant à l'occasion, en ayant avec lui des discussions d'égal à égal et leur apprendre à se fixer des limites saines, dans la modération. Et non dans l’excès.
Évitez la moralisation et la tolérance Zéro
Lorsque vient le temps d'aborder le sujet de la consommation, il ne sert à rien de la diaboliser. Et de pratiquer une politique de TOLERANCE ZERO car elle est inutile et ne fonctionne pas pour avertir les ADOS des dangers des drogues et de l’alcool.
Des études démontrent, que lorsqu’il y a une tolérance zéro de la part des parents qui se contentent de dire « non », l’ado ne pouvait pas se tourner vers un adulte de confiance s’il venait à consommer de la drogue et qu’il lui arrivait un problème.
Même si la tolérance zéro est déconseillée, il est tout de même important de fixer et imposer certaines limites.
Les parents sont parfois tentés d'adopter un discours très moralisateur relativement à la drogue ; ils disent à leur enfant que c'est mal d'en prendre, mais sans bien argumenter cette prise de position.
Il est préférable d’avoir des discussions rationnelles avec le jeune, lui expliquer que vous comprenez qu'il puisse avoir un attrait pour les drogues, tout en lui présentant les risques que comporte la consommation.
Il est surtout important que l'adolescent sente qu'en cas de besoin, il pourra vous parler de sa consommation sans se sentir jugé. Si vous lui avez laissé entendre que le fait d'essayer la drogue est un acte monstrueusement répréhensible, il est peu probable qu'il se tourne vers vous par la suite.
Évitez l'intrusion
Si vous croyez que votre adolescent consomme, ne soyez pas trop intrusif. C'est le meilleur moyen pour qu'il se détache de vous. Par exemple, si vous trouvez des drogues dans son sac ou dans sa chambre, il vaut mieux qu'il ne sache pas que vous avez fouillé dans ses affaires.
Restez à l'affût des indices de mal-être, essayez de parler avec lui, posez-lui des questions, mais ne lui jetez pas à la figure les pièces à conviction que vous avez trouvées. Il risquerait de ne plus vous faire confiance.
Demandez de l'aide
Finalement, si votre enfant présente des signes de consommation excessive et qu'il n'est pas réceptif à vos efforts pour l'aider, n'hésitez pas à demander du renfort. Parfois, le simple fait pour le jeune d'avoir l'occasion de parler à un adulte de confiance qui n'est pas un de ses parents pourra avoir des bénéfices surprenants.
Pour vous, il existe des groupes de soutien pour parents ainsi que des lignes téléphoniques où des spécialistes sauront répondre à vos interrogations.
Drogues-info-service.fr : 7/7 de 8 h à 2 h. Appel anonyme et gratuit- 0800 23 13 13
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